L'impulsion
Over-kiffance au déco
Depuis que j’arpente les décos, je vois trop de pilotes beaucoup trop approximatifs, trop pressés, trop bourrins sur la phase de décollage. Comme si c’était un mauvais moment à passer, comme si on voulait rapidement se débarrasser de ce truc pour passer à ce qui est véritablement important : le vol. Or, tu le sais puisque tu as déjà lu l’article sur le stress, un mauvais déco va te pourrir tes premières minutes de vol.
Quand sauras-tu que tu as réussi ? Quand tu seras capable de kiffer toutes les phases du déco avec le sourire, avant que tes pieds ne quittent le sol. Après tout, ne rêves-tu pas de réaliser tous tes décos comme ça ?
Le rythme
Tu as dû apprendre que le déco se décomposait en 3 phases : l’impulsion (ou gonflage), la stabilisation (ou équilibre, ou tempo), puis l’accélération (ou mise en glisse).
Pour réaliser correctement ces phases, le rythme est probablement le facteur le plus important. Je t’illustre ça dans ce petit graphique, qui montre l’énergie que tu dois apporter selon les phases du décollage.
Influence du vent et de la pente
Évidemment, plus le vent (de face) sera fort, plus la pente sera importante, et moins tu auras besoin de mettre de l’énergie dans ta voile puisque le vent (ou la pente) s’en chargeront.
Voilà le même graphique avec 10 km/h de vent de face : impulsion plus calme, et tu décolleras avec moins de vitesse/sol (la vitesse/air sera elle, sensiblement la même).
Mais comme tu le vois, le rythme est le même !
Première phase : l'impulsion
Alors pourquoi cet article s’appelle « l’impulsion » ? Eh bien parce que c’est la première phase, et sans doute la plus technique et délicate à doser, et qu’elle va conditionner toute la suite. Regardons d’abord ce que les moniteurs nous en disent.
Bonus : Déco par vent (très) fort
Soyons clairs : je conseille à tout le monde (y compris moi-même qui ai quelques milliers de décollages) de ne même pas sortir la voile dans ces conditions. On a là un des tout meilleurs pilotes du monde (le meilleur selon beaucoup), lors d’une compétition internationale de marche et vol (XPyr 2014).
Si je te présente cette vidéo, c’est pour te montrer que, encore plus que dans des conditions de vent à échelle humaine (!), la phase d’impulsion est primordiale pour réussir ce déco. Alors, que va faire Chrigel pour décoller et laisser sur place un autre pilote (de renommée internationale, lui aussi) ?
- D’abord, se placer le plus bas possible dans la pente, ce qui lui permettra d’éviter un vent encore plus fort (par effet venturi). Il sera également dans la possibilité d’avancer vers sa voile pour lui permettre de monter plus lentement et de libérer son énergie,
- Préparer sa voile pour s’assurer d’un gonflage symétrique,
- Avec ces conditions, donner une impulsion la plus légère possible,
- Courir vers sa voile pour diminuer son énergie de montée.
Alors évidemment, tout cela est (très bien) enchainé, mais tu peux être certain que cette impulsion parfaitement maitrisée est le facteur clef de cette réussite.
0 commentaire